Are you seeing me ? [James/Laura] (en cours 1)

J'ai plutôt mal à la tête. C'est rare que je m'enfile quelques verres pour danser, généralement je n'en ai pas besoin, mais ce soir c'était nécessaire sans quoi je serais littéralement tombée au sol, incapable de trouver l'énergie. Je me suis tout de même bien débrouillée je crois, les clients ont été généreux dans leur pourboires. Je suis épuisée, j'ai hâte de rentrer me coucher. J'ai terminé mon show, alors je suis descendue et un client m'a payé un verre. Je fais semblant de m'intéresser à ce qu'il raconte, vêtue d'une simple robe transparente en dentelle sous laquelle j'ai mes sous-vêtements de spectacle. Je lève les yeux, laissant mon regard balader quand je vois James. C'est rare qu'il vient, encore plus du côté scène. Je reste surprise, puis je me lève mon verre à la main sans dire au revoir au client avec qui je "parlais".

« James ! »

Je l'interpelle alors qu'il allait quitter la pièce. Il ne vient pas souvent, on ne s'est pas parlé depuis un moment en fait. J'ai accéléré alors j'ai pu le rejoindre. Je lui souris légèrement lorsqu'il pose ses yeux sur moi. Je sais qu'il déteste me voir comme ça. En fait, il a toujours été plutôt grognon à savoir que j'ai commencé à danser.. Même si ça fait deux ans, il n'a toujours pas pardonné à Ed de m'avoir laissée faire.

« On se voit jamais, tu pars pas déjà ? »

J'avais décidé d'aller faire un petit tour au bar aujourd'hui, question de voir comment se débrouillais mon monde. C'était un soir de semaine et j'étais bien curieux de savoir si c'était achalandé ou si c'était assez tranquille. Du côté bar, c'était plutôt vide je dois l'admettre. C'est donc pourquoi j'avais décidé de traverser du côté danseuse. Je n'aimais pas particulièrement aller de ce côté, mais je voulais voir si il y avait beaucoup de monde. A mon grand bonheur c'était le cas, il y avait au moins cinquante client devant la scène ou Charlotte donnais son spectacle.

Le sourire au lèvres j'allais vers mon bureau lorsque j'entend une voix, un peu trop familière, m'interpeller. Je me tournais et roulais des yeux à voir l'habit de Laura.

-Je venais simplement faire un tour

Dis-je, tentant tant bien que mal de ne pas la regarder. Pourquoi devait-elle s'entêter à garder ce boulot de danseuse? Elle ne devait pas avoir tant besoin d'Argent que cela puisqu’elle ne payait pas de loyer.

Je le regarde un moment sans trop savoir quoi dire. En fait ça m'énerve plus que tout, avant je savais toujours quoi lui dire. Quand il m'a accueillie ici, il passait du temps avec moi tous les jours, ne voulait jamais que je sois seule... Parfois même, il dormait à mes côtés, pour s'assurer que tout irait bien, me disait-il, et quand j'étais encore plus jeune parce que j'avais peur de rester toute seule dans l'appartement qu'il me payait. James a toujours été fortement généreux avec moi, mais j'ai toujours ressenti cette frustration de ne pas pouvoir en avoir davantage. À vrai dire, il est le seul homme que j'ai jamais regardé avec ce genre d'envie. Physiquement, je suis capable de désirer n'importe qui ou presque. J'attire généralement les hommes que je veux aussi. Avec lui, c'est une toute autre histoire et je n'obtiens que de plus en plus difficilement son attention. Cela m'agace. En ce moment d'ailleurs, il feint d'être indifférent de me voir. Avant, il me disait que j'ensoleillais ses journées. Plus j'ai grandi, plus il s'est éloigné.

« T'en fais de moins en moins.. »

Je le suis, il veut aller à son bureau alors j'irai avec lui. Je n'ai rien de précis à lui dire, je ne sais pas trop ce que je fais en fait, mais je suis têtue. Pas question qu'il m'ignore encore cette fois. J'entre à sa suite dans son bureau alors et je referme la porte alors que lui l'avait laissée ouverte. Il va s'asseoir, je croise les bras en me tournant dans sa direction.

« Tu me manques, pourquoi tu viens plus me voir.. ? » Allez, cash. Pourquoi tourner autour du pot. Enfin, disons que j'en dis bien peu à côté de ce que je ressens, mais c'est déjà un départ.

Voila que Laura était la à me reprocher le fait que je faisais de moins en moins de visite. J'haussais les épaules tout en retenant un soupir.

-C'est que je fais confiance à Edouard pour faire marcher le bar

Dis-je d'un ton totalement désintéresser. Je n'avais pas vraiment la tête a m'expliquer avec la jeune rouquine. Je me rendis à mon bureau sachant un peu trop qu'elle allait me suivre. Je pris bien soins de laisser la porte ouverte, mais elle en décida autrement en la refermant. J'allais m'asseoir derrière mon bureau, et je me mis à regarder les lettres qui se trouvais devant moi. J'écoutais Laura d'une oreille discrète.

-Je suis débordé Laura tu le sais... en plus Thomas a été malade pendant près de deux semaine.

C'était bien vrai, mon fils de cinq ans avait eu une vilaine grippe et il avait du passer 3 jours à l'hopital. Alors il était légitime pour moi de ne pas avoir eu le temps de venir faire mes visites. Et puis, je tentais de laisser un peu plus de place à mon gérant. Celui ci s'était justement plain de mes trops nombreuse visite, croyant que je ne lui faisais pas assez confiance.

J'aurais dû m'attendre à ce genre de réponse. J'ai l'impression qu'il va même jusqu'à faire exprès de dire ces mots pour m'énerver, pour me faire comprendre qu'il n'en a rien à faire. Je baisse les yeux, ravalant ma déception et la frustration qui l'accompagne. Comme si j'en avais quelque chose à faire du bar ou de Édouard, cet imbécile. Je m'enferme avec lui dans son bureau, je sais que ça va l'agacer. Même quand nous étions si proches, il faisait attention de ne pas que cela paraisse bizarre devant ses employés, alors que je ferme la porte ne peut que le déranger. Mais il ne dit rien, il me tolère. Je regarde James, j'essaie de lire dans ses pensées, dans ses expressions, mais ce n'est pas si simple. Il se montre si mystérieux, ça m'exaspère.

Quoi que lorsqu'il fait la remarque sur son fils, ça me serre encore plus le coeur. Depuis un moment, il ne rate jamais une occasion de me rappeler qu'il a une famille. Quand ce n'est pas de son fils Thomas qu'il parle, c'est de sa femme. Je sais, oui, je sais. Il a une famille. Il est marié, il est papa. Ça ne change rien aux sentiments que j'ai pour lui. Si seulement il savait... En fait, j'ignore s'il sait.

« Et moi, si j'étais malade ? » je dis doucement.

Je ne joue pas de jeu, je n'essaie pas de le provoquer ni rien. C'est une question comme une autre et tout à fait légitime selon moi. Pour moi aussi, tout ça est bizarre. Je n'ai jamais eu de famille, enfin celle que j'ai, j'ai préféré la quitter sans jamais donner de nouvelle. James et celui qui m'a servi à la fois de père, à la fois d'ami, puis je ne peux nier toute l'attirance que j'ai pour lui aujourd'hui. Il représente tellement pour moi. Je dois bien admettre l'immense jalousie que j'éprouve et je l'éprouve autant envers sa femme, qui partage ses jours et son lit officiellement, même si je sais bien qu'il la trompe de temps à autre ici-même la plupart du temps, qu'envers son fils. Je veux son attention, j'en ai besoin. Ce n'est pas une question d'orgueil ou de prétention, de possessivité, tout cela. J'ai besoin de lui, vraiment. Je souffre de ne pas ressentir que je compte pour lui, je pourrais faire n'importe quoi pour cela. Je soupire profondément.

« Je comprends... James... Mais je.. J'ai besoin de te voir. Je me sens seule.. Si tu veux pas passer.. on pourrait faire quelque chose, des fois, en dehors d'ici..»

Je sens mon coeur qui bat, qui s'emballe un peu. Je déteste quand de tels moment surviennent, il trouve toujours le tour de les éviter, mais là, il ne peut pas. Je le fixe, je veux qu'il parle avec moi. J'ai soif de lui, c'est simplement indescriptible. Je me sens enfermée, ici, comme un animal, comme son animal de compagnie dont il ne veut plus de l'affection parce qu'il compte moins que la famille, les vraies personnes. Je me sens comme ça, peut-il seulement le comprendre ? Tout ceci est si compliqué ! Je sais si bien qu'il n'est pas stupide. Nous avons été proches tous les deux, c'est une évidence. Nous avons passé tant de temps ensemble, j'ai appris à le connaitre et lui à me connaitre. Oh, rien à lui reprocher, James a toujours été très "correct" même si moi j'ai depuis longtemps commencé à avoir envie de plus, et toujours plus. Il reste que je déteste le voir nier tout ça, comme s'il ne s'était jamais rendu compte du lien qui nous unissait. Tout a toujours été si naturel entre lui et moi, si doux, si agréable. Quand il me regarde avec cet air indifférent, ou bien encore quand il ne daigne même pas me regarder, c'est le mot "menteur" que j'entends dans ma tête en écho.

J'aurais du m'attendre à ce genre de question de la part de Laura. Bien sur je parlais que mon fils était malade et automatiquement elle me demandais ce que je ferais si elle tombait malade. Je retins de nouveau un soupir, pour ne pas paraître découragé des questions, un peu inutiles, qu'elle posait.

-Je ferais en sorte que tu aille mieux

Dis-je simplement, faisant bien soins de ne rien dire qui pourrais être mal interpréter par la jeune demoiselle qui se trouvais devant moi. Je posais mes yeux sur elle puis je fini par retirer mon manteau et je lui tendis.

-Tien met ça s'il te plait, tu sais que je n'aime pas te voir habillé de la sorte.

C'était bien vrai, la voir se dandiner en sous vêtement pour de l'argent me rendais mal à l'aise. J'avais faillis mettre Edouard dehors à cause de cela, mais d'autres filles du club m'avaient entendu et avait commencer à spéculer sur le fait que j'entretenais une relation avec Laura. J'avais finalement lâcher prise, me disant que si c'était ce que Laura voulais faire, qu'elle le fasse.

Il y avais un léger silence dans la pièce qui ne dura pas très longtemps puisque Laura repris la parole. Elle commença par me dire qu'elle avait besoin de me voir puis fini par me demander si on pouvais faire quelque chose ensemble...juste nous deux. J'encrais mon regard dans le siens.

-Si t'étais pas en colocation ça serais plus simple de se voir..

Dis-je sans trop penser à la porté de mes paroles. C'était bien vrai, depuis qu'elle était en couple avec Maélya et que cette dernière avait emménager avec Laura, j'avais cesser d'aller la voir. Avant je pouvais passer presque tout les jours pour voir la jeune femme. Maintenant je me faisais moins présent, puisque je voulais lui laisser toute son intimité avec sa nouvelle conquête. Je regardais la jeune femme sans répondre à sa question... la simple phrase que je venais de lui dire était assez évidente pour lui faire comprendre que je n'appréciais pas vraiment le fait que Mae soit rentrer dans sa vie... et surtout dans l'appartement...

Combien il m'énerve, je ne pourrais probablement pas même l'exprimer en mots, c'est à un point tel.. Je baisse les yeux, c'est ma façon la plus efficace de ne pas m'emporter. Je me sais parfois explosive, souvent trop. Je soupire encore. Pourquoi ai-je donc droit à autant de froideur ? Certaines fois, je songe que James est peut-être véritablement désintéressé, après tout qui suis-je vraiment pour lui ? Je l'ai distrait un temps, ça lui a passé, maintenant il s'occupe des choses sérieuses de sa vie, soit sa famille. Il me tend son manteau et c'est seulement pour cela que je relève les yeux. Je le prends sans dire un mot, ne sachant jamais comment interpréter ses réactions quant à cela. Je ne dis rien, je l'écoute parler. Ma colocation... Comme si c'était vraiment le problème, mais je me contente de hausser les épaules.

« Ça te dérange ? » je n'ai pas un ton de reproche, je me questionne et je lui envoie mon doute le plus sincèrement du monde. En fait, moi-même, j'ai été un peu gênée quand il a appris que j'étais en couple avec une fille. « Tu sais... je ne suis pas lesbienne. » Je suis un peu gênée en fait, tout comme ce sujet m'a toujours mise mal à l'aise auprès de lui. « C'est juste.. pour le fun.. comme ça.. » Je détourne les yeux. C'est plus compliqué que ça, ma relation avec Mae n'est pas « pour le fun » et loin de là, mais comment expliquer mes véritables pensées sur le sujet à James sans qu'il n'apprenne aussi que je l'aime à la folie ? « Je ne passe pas tout mon temps à l'appartement ni à travailler. D'ailleurs, j'ai terminé ma soirée... tu fais quoi ? » Je n'ai pas calculé cela, mais je ne peux pas passer à côté de l'occasion maintenant que je l'ai devant moi, à ma disposition...

Et vlan... voila qu'elle me demandais si sa colocation avec Maélya me dérangeais... Hmmm je ne sais pas vraiment quoi répondre à cette question. En un sens oui ça me dérange puisque je ne peux plus aller voir Laura autant que je le voudrais, mais dans une autre sens non ça ne me dérange pas puisque Laura semble si heureuse depuis qu'elle vit avec Maélya.

Je baisse les yeux ne sachant plus vraiment quoi dire... Elle me dit alors qu'elle n'est pas lesbienne. Je n'ai jamais douté de son orientation... J'ai toujours vu qu'elle avait quelque chose de spécial avec Mae sans vraiment être capable de dire quoi... Je lève les yeux pour la regarder lorsqu'elle me dit que le tout est juste pour le fun. Je hausse les épaules et ne fais que la détailler du regard. Je la regarde et je ne cesse de voir la petite rouquine que j'ai recueillis lorsqu'elle avait 16 ans. Elle a tant changer pourtant depuis ses années. Ses trais on vieillis, son corps aussi... bref tout ce qui fais ce qu'elle est aujourd'hui a beaucoup évoluer depuis la première fois ou j'ai posé mon regard sur elle.

La voix de Laura me sors de mes pensé lorsqu'elle me dit qu'elle a fini sa soirée et qu'elle me demande ce que je fais.

-Je suis venu faire un peu de comptabilité, notamment vos payes.. et ensuite j'en ai aucune idée.

Dis-je simplement en sortant les chèques et tout ce qu'il me fallait pour faire les payes. J'étais venu ici pour ça et rien n'allais m'empêcher d'accomplir ma tâche. De plus si la rouquine tenais à être payer, valais mieux pour elle qu'elle attende un peu...

Je sens la tension dans la pièce, grosse comme le monde. Puisqu'il me répond à peine, presque par politesse je dirais, et qu'il me regarde tout juste pour m'écouter lui parler, j'ignore complètement ce qui se passe dans sa tête. Impossible d'y voir quoi que ce soit ! Je commence à m'impatienter, je me fiche des payes.. Enfin, je ne peux pas lui dire ça, car je serais en pleine contradiction avec ce que j'ai toujours dit pour me justifier de danser alors qu'il me l'avait interdit au départ. Au début, je n'avais pas même le droit d'être serveuse. Quand j'ai enfin eu ce privilège, je n'avais surtout pas le droit de me mêler du « côté scène » comme on dit dans le jargon... À croire que je finis toujours par obtenir ce que je veux quand même, James le sait bien...

Je tiens son manteau contre moi, ravie de sentir son odeur contre mon corps, mais je ne l'ai pas enfiler. Je le serre sur ma poitrine, les bras croisés sur celle-ci toujours à le regarder faire. Il remplit ses chèques, bon dieu qu'il... est beau, si sérieux, si important. Je souris légèrement et je fais quelques pas dans la direction de son bureau.

« Y'a beaucoup de choses qui me manquent à être en couple avec une fille. » Je le surveille, je guette la moindre de ses réactions. Avec James, pas le choix, il faut aller droit au but pour le provoquer un peu et obtenir quelque chose. S'il ne me donne pas son attention à la demander doucement, je la prendrai brusquement. « En ce moment, je meurs d'envie des bras d'un homme. ça fait... trop longtemps.. »

Je commençais à remplir les chèques de payes lorsque j'entendis des pas se rapprocher de mon bureau. J'étais bien au courant que c'était la jeune rouquine qui cherchais une fois de plus à attirer mon attention. Je fis semblant de l'ignorer, me plongeant à fond dans mes chiffres. Je devais avoir un minimum de silence pour être en mesure de donner le bon montant a chacun de mes employée. De quoi allais-je avoir l'air si je donnais un trop gros montant à quelqu'un ou un trop petit à un autre? Bref, je fermais les yeux pour recentrer mon attention a ma paye lorsque la vois de Laura retentit de nouveau. Elle me dit qu'il y avait des choses qui lui manquait à être en couple avec une femme. Bien sur qu'il lui manquait des trucs... mais je ne dis rien..

J'ignorais simplement sa remarque tout en inscrivant le nom de Charlotte sur le premier chèque. J'en suis à inscrire son nom de famille lorsqu'elle me dit qu'elle meurt d'envie d'être dans les bras d'un homme. Je lève la tête, dépose mon crayons et encre mon regard dans le siens.

-T'a qu'a aller te trouver un client... je suis sur que tu rendrais un homme heureux.

Je lui fis un petit sourire puisque je reposais mon attention sur mes papiers.

Il m'énerve, mais je continue de sourire. Je ne détache pas mon regard du sien, même si lui cesse parfois de me regarder pour poursuivre ce qu'il fait, pour continuer à remplir ses chèques. Comme s'il ne comprenait pas... Je me demande souvent s'il ne prend pas un réel plaisir à m'éconduire comme il le fait. Je baisse les yeux pour voir qu'il est en train de remplir mon chèque à l'instant même.

« Tu me payes, toi.. »

J'attends son regard, ah ce délicieux regard qui sera déstabilisé même une seconde ! Bien sûr, ce sera subtil, il saura se reprendre, mais puisque je ne peux pas avoir plus, au moins avoir ce droit de le déstabiliser. Quelquefois, je voudrais lui dire tout aussi directement que ce peut l'être, que je l'aime un point c'est tout, que j'ai envie de lui et qu'on se fout du reste, fini ! Mais je n'y arrive pas. Je suis claire, je suis directe, comment pourrait-il ne pas le comprendre ? Mais je ne le dis pas, pas directement.

« Dors avec moi. »

Le silence remplis la pièce alors que je termine le chèque de Charlotte pour commencer celui de Laura. Je sens qu'elle se penche un peu question de voir a qui est destinée le prochain chèque et ce qu'elle me dit me fais froncer les sourcils. Je lève la tête, reprenant mes esprit, pour ne pas paraître déstabilise devant elle. Bien que je suis sur qu'elle est au courant de l'effet de sa phrase. Je la regarder quelques seconde avant de repousser mes choses. Au diable les payes, elles seront finalisé demain.

-Et puis?

Ai-je le temps de dire avant qu'elle me demande de dormir avec elle. Encore une fois je fus déstabilisé par sa remarque. Qu'est ce qui lui prenait soudainement? Je fronçais les souris avant de me redresser sur ma chaise.

-C'est quoi ce truc... Tu sais bien que c'est impossible Laura

Dis-je en tentant de ne pas trop lui montrer que j'en avais bien trop envie. Elle devait le savoir en plus mais je ne devais en aucun cas lui montrer cet intérêt de ma part sinon j'étais cuit...

Je m'impatientais. Si seulement il m'aidait un peu, s'il pouvait au moins se montrer gentil et attentionné, j'aurais peut-être plus de facilité à supporter le refus qu'il me donne lorsque je lui demande plus. Je le regarde sans broncher, ravalant une envie de rire lorsqu'il me dit « et puis ? », comme s'il ne comprenait pas ce que je sous-entend, foutaises ! Je roule les yeux légèrement, puis reprend la parole aussitôt qu'il me dit que je sais bien que c'est impossible.

« Non, je n'en sais rien. Ce n'est pas comme si tu ne l'as pas déjà fait dans le passé. T'en as plus envie ? »

Je soupire, c'est un soupir de déception. Je ne sais pas exactement de quoi on parle. Son « c'est impossible » ne parle pas du simple fait de dormir en haut, à moins qu'il s'accroche à des détails stupides comme la présence de Maelya ou encore le fait qu'il a une femme, mais BON DIEU ! au nombre de fois qu'il l'a trompée avec n'importe qui, du genre la première venue et disponible pour cela le moindrement mignonne. Il me prend pour une idiote ? À moins qu'il ait encore plus profondément saisi le sens de ma question, soit le désir qui se cache derrière, et qu'à cela il réponde que ce n'est pas possible.

« Tu m'énerves. J'ai envie de toi. »

Je la regardais dans les yeux cherchant un mince porte de sortie. Laura avait l'air plus que déterminer a aller au bout de sa pensé aujourd'hui. Elle me revint sur le fait que ce n'était pas comme si nous avions jamais dormis ensemble. C'est bien vrai qu'avant qu'elle n'habite avec Maélya je passais le plus gros de mon temps avec elle. Nous avons jamais rien fait de physique, mais parfois nous passions la nuit à dormir dans les bras de l'autre. Oui en un sens ce temps me manquait, mais je ne voulais pas remettre ça. Ma femme avait commencé à avoir des soupçons sur mes trop nombreuse visite au bar et je n'avais pas envie d'avoir une divorce, ainsi qu'une pension sur les bras.

-Non j'en ai plus envie

Dis-je le plus simplement du monde. Bien sur que ce n'était pas vrai, mais si ça pouvais l'aider à m'oublier je devais être si brusque avec elle... Je la regardais, cherchant à voir la moindre réaction chez elle lorsqu'elle me dit clairement qu'elle avait envie de moi.

Tentant de cacher la surprise dans mon regard je me levais pour me rapprocher de la jeune femme. J'encre mon regard dans ses yeux et je pousse un léger soupire.

-Je suis désolé Laura.. je pensais pas que ça irais jusque là un jour...

Alors, il y a cette ô combien désagréable sensation qui m'envahie toute entière.. Celle d'être complètement déstabilisée, de perdre momentanément mon équilibre et de ne plus rien comprendre, d'être plongée dans la plus grande des confusions. C'est comme si le sang me montait à la tête, que j'entendais mon coeur battre dans mes tempes si fort... que j'en perds mon équilibre. Je n'ai pas bougé le regard, toujours posé sur lui légèrement incrédule. J'ai du mal à croire qu'il a vraiment dit ce qu'il a dit, c'est-à-dire cette phrase complètement stupide et vide de sens, « je ne croyais pas que ça irait jusque là ». Alors... Jusqu'où cela devait aller ? Je ne comprends pas, je ne comprends rien du tout, à moins que ce soit lui qui ne comprenne rien à toute cette situation.

« Tu ne pensais pas.. ? »

Mes mots font écho à ma pensée, à mon sentiment tout entier, mais c'est le seul moyen qui me vienne pour ne pas rester complètement figée sur place et dans ma tête. Je fronce légèrement les sourcils. Je suis à ce point secouée par tout cela qu'aucune émotion n'apparait vraiment sur mon visage. Pas de larme, pas de colère, juste.. ce vide immense.

« Veux-tu me dire ce que tu pensais que ce serait ? Veux-tu me dire de toute façon quelle raison tu peux avoir à dormir avec moi si du jour au lendemain tu ne veux plus qu'à peine me regarder ?! Et puis ne me sors pas les excuses de merde... Tu trompes ta femme avec n'importe qui et n'importe quand. »

Je baisse les yeux suite à la phrase que je viens de lui dire. Sans même voir sa réaction je sens que ma réponse ne lui fais pas du tout plaisir. Elle répete donc ce que je viens de dire. Non je ne le pensais pas... en fait je ne pensais rien du tout... Jamais je ne m'étais laisser aller à imaginer qu'elle pouvait me vouloir dans tout les sens du termes.

-Non...

Dis-je simplement, pour ne pas laisser sa question en suspend. Je savais bien que ce qu'elle venait de dire était rhétorique mais j'avais sentis ce besoin de lui répondre quand même. Elle me bombardais de question... surement un moyen pour elle de se défendre et de s'empêcher de sombrer dans tout ce que je lui faisait vivre depuis que nous nous connaissions. Je poussais un autre soupir, cherchant des réponses plus concrète, sans lui donner la moindre indication de mon désir envers elle. Rien ne me venais... Je ne pouvais quand même pas rester silencieux.... Je pris un temps pour penser à tout cela. Je n'osais même pas lever les yeux pour la regarder.

-Je ne sais pas jusqu'où ça irait... Je n'aurais jamais du faire tout cela au départ... Je ne sais pas pourquoi je me suis laissé allé. C'était lâche de ma part et je m'en excuse.

Pathétique comme réponse je le sais bien mais que pouvais-je faire de plus?

Mon regard ne se détache pas de lui. Pourtant, je le devrais et je devrais même m'en détacher tout court, partir d'ici et m'occuper à d'autres choses plus pertinentes... Enfin, c'est que ma vie n'est strictement pas pertinente, que je n'arrive pas même à voir ce à quoi je peux servir. Je me sens mal et c'est plus que ça, je me sens complètement inutile et stupide, ne peut-il pas seulement voir combien j'ai besoin de lui ? Depuis plusieurs années voilà, je m'accroche inlassablement à lui, prenant les miettes d'attention qu'il me donne pour de l'or, parce que lorsque je suis auprès de lui, je me sens un peu mieux. C'est inexplicable, c'est simplement ainsi depuis que je le connais. Je soupire lentement.

« T'as choisi le bon mot, lâche... » je murmure doucement et pourtant, aucune colère ne se dégage plus de mon regard. Je le regarde toujours, cherchant ses yeux fuyants à lui désespérément. Ses excuses ne me font évidemment pas un pli. Dans un ultime effort pour ne pas céder, ce qui me vient est l'idée de l'ultime essai. Je reste silencieuse, mais je m'approche de lui. Je n'ai pas besoin de sa permission. Doucement, je gagne ses bras dans lesquels je me glisse et j'enfouis ma tête au creux de son cou. Je veux juste ça, juste cet instant de réconfort. Sans m'en rendre compte, mes mains s'accroche à sa chemise et des larmes silencieuses se mettent à couler sur mes joues. J'ai besoin de lui. Plus que ça, je l'aime terriblement trop. Et c'est stupide, je ne fais que l'embêter dans sa vie si bien rangée.