Where is she? (Laura/Lexie/Mae)

Je soupire. « Je me souviens parfaitement. » C'est la vérité. Comment aurais-je pu oublier d'ailleurs ? Il n'y a pas un jour où je n'y ai pas pensé depuis qu'elle est partie ce matin là, après que j'ai mis le paquet pour la faire chier. « Je te demande pardon, je voulais te blesser, c'est tout. Et j'ai réussi. J'ai trop bien réussi, mais je ne veux pas te voir dans un pareil état ! Tu vaux mieux que ça, peu importe ce que tu diras. »

Je regarde Lexie et j'éclate de rire. "Tu t'excuse parce que t'a rien d'autre à dire? C'est quoi tu te sens mal ma chère? Mais c'est de ta faute si je suis dans cet état alors assume!" Je me tourne vers Laura " Et toi...pourquoi as-t-il fallu que tu les appels? Tu devais jouer à l’héroïne? Celle qui sauve la pauvre petite maélya de la rue c'est ça?" J'en veux terriblement à Laura d'avoir eu le culot d'appeler Lexie et Matteo en renfort. J'aurais du m'en douter, mais l'alcool que j'ai dans le corps ralentis mes réflexe un petit peu.

Je regarde la scène depuis tout à l'heure en respectant que ça ne me concerne pas, que c'est leur dispute et pas la mienne, mais brusquement, je m'y retrouve mêlée. Lexie a la tête baissée, elle semble bien incapable de répondre quoi que ce soit à Maelya. J'ai rarement vu ça, mais elle semble vraiment se sentir mal. Je décide de la défendre alors.

« On fait tous des erreurs, tu dois savoir ça ! » je dis, en faisant allusion à ses accusations contre Lexie. Je la crois sincère quand elle se dit désolée, Mae devrait y croire aussi. « Et non, je me fous d'être l'héroine ou pas, que tu me détestes ou pas. Ce qui compte, c'est que tu sortes de ce merdier. Et crois moi sur paroles quand je te dis que tu devrais m'assassiner avant que je te laisse te foutre en l'air. Quand j'ai eu de mauvaises passes, tu ne m'as jamais laissée tomber. Je ne te laisserai pas tomber non plus. Même si tu ne réalises pas que c'est parce que je t'aime que je le fais. Je me fous bien que tu le réalises ou pas, je ne cherche pas de reconnaissance ! »

Je me tourne vers Laura lorsqu'elle ouvre la bouche pour venir à la défense de Lexie? C'est une première... Ensuite je la mêle à notre dispute en lui disant qu'elle n'avais pas le droit d'appeler Matteo et Lexie. "Je ne t'ai jamais laisser te foutre en l'air parce que tu en aurais jamais eu le courage de toute façon. T'es pas obliger de m'aider, ton aide je n'en veux pas alors donne la à quelqu'un d'autre. Genre à Xavier ou James tant qu'a y être." Je me tourne de nouveau vers Lexie, j'ai bien l'intention de les démolir toute les deux comme elle me l'ont fait tant de fois. "Tu fait presque pitié à voir Lexie, faut croire que t'es devenu meilleure comédienne avec le temps. C'est Sadie qui t'a aider peut être? Ou tu t'es trouvé une autre copine pour faire chier Sadie comme moi je n'étais pas la pour te servir de punching bag!?!?"

Depuis tout à l'heure, je me tiens près au cas où il y aurait des dérapages. En fait, ce ne serait pas vraiment étonnant vu que Mae est dans un état hors du commun et que Laura semble de plus en plus en colère. Quant à elle, Lexie reste calme, mais visiblement atterrée. Je baisse les yeux en entendant les propos durs tenus par Maelya, ça ne lui ressemble pas du tout... Je comprends qu'elle soit en colère, mais je sais aussi qu'elle aime trop Laura pour lui dire de pareilles choses et malgré tout ce qui s'est passé entre elles, c'est la même chose pour Lexie. Elle ne fait que cracher son venin en espérant être laissée tranquille, rien de plus. Un peu de rancœur accumulée aussi sans doute, mais enfin. Ce n'est pas elle. La parole dépasse sa pensée, j'en suis sur.

« Maelya... Rentre avec nous, on peut aller quelque part, chez moi. »

Depuis peu, j'ai un nouvel appartement en ville où je vis seul. J'y passe peu de temps, j'ai toujours une chambre au bar. Je n'arrive pas à me décider à quitter celui-ci comme j'y travaille quelques soirs et puis, voilà. Mon appartement est vide le reste du temps.

Je suis scotchée sur place. Je ne sais pourquoi, mais les paroles de Maelya me rentrent dedans comme jamais auparavant. En temps normal, je sais contrôler mes émotions et tout va pour le mieux même quand c'est tout le contraire que je ressens. Cette fois, impossible de me contrôler, des larmes me sont montées aux yeux et j'ai toujours le regard rivé au sol. J'imagine que je réagis aussi intensément parce que je ne peux pas me pardonner de l'Avoir poussé à se mettre dans un état tel que celui où elle est aujourd'hui, c'est horrible. Je ne peux pas me pardonner une telle chose, une si horrible chose. !

« Ça va faire, tu viens avec nous. »

J'en ai assez entendu. Matteo a raison, quittons au moins ce foutu endroit. Un coup d'oeil vers Lexle a suffit à me mettre à l'envers : je n'ai jamais vu de larmes dans les yeux de Lexie de toute ma vie et n'aurais jamais cru en voir non plus. C'est un monde à l'envers, c'est aussi simple que ça. Je soupire profondément, agacée par tout ça. Maelya va trop loin, vraiment trop loin.

« Je sais à quel point tu méprises le bar, à quel point tu méprises chacun des individus qui y sont parce que tu as l'impression que chacun d'entre eux a à voir avec le fait que ta vie est minable et pourrie. Je sais aussi que tu détestes Lexie parce qu'elle t'a blessée, et que tu me détestes malgré qu'on ait fait semblant d'être amie après ce qui s'est passé entre nous parce que je t'ai blessée aussi. Je sais comment tu peux avoir l'impression que plus rien n'est digne d'intérêt, que la vie n'est qu'une énorme plaisanterie stupide dans laquelle tu es obligée de jouer la comédie pour faire plaisir aux autres qui n'ont pas vraiment envie de voir que tu vas mal, à quel point l'alcool te donne l'impression d'avoir le coeur un peu plus léger, mais c'est de la grosse CONNERIE. Je sais TRÈS BIEN comment tu peux croire que l'amour ne veut rien dire, n'existe pas, n'a fait que te salir et te donner mal au coeur, à quel point tu as l'impression que le monde entier t'a abandonnée à ton sort, et à quel point tu finis par toi-même presque aimer être dans cette dèche tellement ça ne fait plus de différence avec ta souffrance.....» je prends mon souffle, après avoir déboulé tout ça.

Je regarde Mae dans les yeux, ayant réussi à capter son attention au moins un moment. « Envoie moi chier si tu veux, je sais que tu te sens comme ça. Je me suis aussi déjà sentie comme ça et si ça se trouve, je me sens encore comme ça. Toi non plus, t'as pas le courage de te foutre en l'air, sinon tu te laisserais pas baisée et saouler comme une vulgaire prostituée alcoolique. Ça, c'est ce qu'on appelle ne pas avoir de courage pour affronter la vie et toi et moi on connait bien ça. »

J'ai moi-même les yeux brillants, mais aucune larme ne coulera. C'est seulement qu'à cet instant, même en ignorant si Mae ressent la même chose que moi, j'ai cette sensation de ne jamais au monde avoir pu communier aussi intensément avec quelqu'un. Je SAIS qu'on ressent la même chose, tout au moins qu'on l'a ressenti. J'en suis persuadée jusqu'au plus profond de mes tripes.

« Si tu te barres, j'appelle la police et je leur dis que t'es complètement folle et que t'as besoin d'une cure d'alcool. Dois-je te rappeler qu'étant un membre légal de ta famille, j'ai le pouvoir de te faire interner ? N'y pense même pas trois secondes, tu sais que je le ferais. » Je croise les bras. « Mais ça peut aussi être simple, tu peux venir avec nous. »

Je regarde Matteo lorsqu'il ouvre la bouche pour me demander de les suivre et j'éclate de rire.

«Il est hors de question que je vous suive!»

Je me recule même d'un pas ou deux pour appuyer mes dires. Laura et les autres se foute le doigt dans l'oeil jusqu'au coude si ils s'imagine que je vais les suivre comme ça sans rouspéter. Je regarde Lexie qui semble incapable de me répondre et ça me fait encore plus rire.

« Oh tu fais sincèrement pitié a voir Lex'...le chat a manger ta langue??»

Puis je repose toute mon attention sur Laura lorsqu'elle affirme que je vais venir avec eux. Je secoue la tête tout en croisant les bras. Puis elle commence à me dire comment je dois me sentir et que ce que je vis est similaire à ce qu'elle a déjà vécu. Je fais mine de l'écoute mais a vrai dire je suis en train de me demander comment je vais faire pour me pousser. Il est sincèrement hors de question que les suivent pour retourner dans cette vie de merde avec des gens qui se foutent de moi. Puis elle touche un point sensible. Il est vrai qu'elle est un membre légal de ma famille, mais elle n'oserait jamais faire ça...non? Je la regarde dans les yeux et secoue la tête.

«Tu fait ça et je te jure que je t'arrache la tête!»

Je regarde à gauche et à droite pour tenter de voir quelle sont mes options de sortie. Je ne peux pas me sauver par la porte d'entré puisque Lexie y est.

«Si vous me ramener de force avec vous je vous jure que vous aller le regretter! »

Sur ce je pars à la course vers les toilettes, dans l'espoir de pouvoir me sauver par la fenêtre.

Je roule les yeux. Je crois que tout cela est un cas désespéré le plus total. J'ai l'impression d'avoir perdue Mae pour de bon, à jamais. Je ne sais pas trop comment je me sens, mais je sais que c'est mal. Peu importe, je finis par baisser la tête. Je ne me résigne pas, j'abandonne seulement l'idée que je pourrais la convaincre de façon qui nous conviendra à tous. Je dois accepter que peu importe ce que je vais faire, ça n'ira pas bien entre nous à partir d'aujourd'hui. J'espère qu'un jour, elle se rendra compte que je fais ça pour son bien. Lorsqu'elle s'enfuit vers les toilettes, je me tourne vers Matteo. J'ai presque oublié Lexie dans tout ça, mais une fois de plus dans un moment de fortes émotions, elle n'est pas en mesure de réagir. Matteo comprend aussitôt ce que je veux et moi, de mon côté, je sors mon téléphone cellulaire. 9-1-1.

Je comprends presque immédiatement ce que Laura veut me dire, alors je ne perds pas une seconde et je m'élance vers la sortie du bar. J'observe le mûr en le longeant, levant la tête pour apercevoir les fenêtres, essayant de repérer celle qui donnera sur la salle de bain des femmes. Il n'y a pas trente-six options. Soit Maelya va rester enfermée dans la salle de bain et elle y sera toujours quand la police va arriver, soit elle va tenter de s'enfuir et dans un tel cas, je suis là pour la retenir par tous les moyens possibles.

Je suis dans la salle de bain des femmes, caché dans une toilette. J'attend de voir si quelqu'un va venir à ma suite, mais au bout de quelques minutes je réalise que personne n'est venu. Je souris et sors de la cabine pour me diriger vers la fenêtre. J'escalade le lavabo pour pouvoir atteindre ma porte de sortie et je sors par la fenêtre pour tomber nez à nez avec Matteo. Je lâche un cris de stupeur et tente de m'enfuir une fois de plus. Il est hors de question qu'ils me rattrape.

J'étais là, tranquillement devant la fenêtre, et je l'attendais. Après quelques minutes, je songe qu'elle ne va pas sortir et qu'elle a dû choisir de se réfugier dans la salle de bain... même si ce n'est qu'un choix à court terme. C'est étonnant à quel point Laura la connait si bien parfois, mais il faut croire qu'elle s'est trompée sur ce coup ! Alors, je relâche un peu mon attention tout en tournant le dos au bâtiment, observant la rue en espérant une venue rapide de la police.

Tout d'un coup, j'entends des pas et je me rends compte que Mae court vers la rue. Je fais de gros yeux parce que je me suis ben fait avoir comme un con, alors je me mets à sa suite à la course et heureusement pour moi, je suis rapide. Je l'attrape, je me jette littéralement sur elle et nous tombons tous les deux au sol. J'essaie d'amortir sa chute, mais pas simple quand je me fais ruer de coups !

Je suis dos à matteo quand il me rattrape alors je lâche un second cris de stupeur lorsque je tombe au sol. Je commence au même instant à la ruer de coups et a lui crier des bêtise par la tête dans l'espoir qu'il me lâche. "NON MAIS LÂCHE MOI!!! T'A PAS LE DROIT DE ME RETENIR CONTER MON GRÉ!" je donne tout ce que j'ai pour le faire lâcher prise, mais je commence sérieusement à m'épuiser.

Je ne vois plus rien tellement elle se débat, mais je m'applique à mettre tout mon poids, à la retenir de toutes les forces que j'ai. C'est vraiment l'enfer, mais j'entends rapidement des pas qui arrivent à la course. Je ne sais pas si c'est Laura ou Lexie, ou quelqu'un d'autre, je m'en fous. Je sais que si je la lâche, jamais elle ne reviendra. Je sais aussi qu'elle m'en veut, mais c'est vraiment le dernier de mes soucis.

« Jamais, tu sais qu'on fait ça pour ton bien ! »

Je me raccroche si fort, que je sens que je finis par l'épuiser. Je la serre contre moi en ce qui ressemble à moitié à une étreinte, à moitié à de la force abusive pour la retenir.

J'entend ses paroles, mais je les oublies aussitôt. Je suis bien trop déterminer à le frapper pour le faire lâcher prise, mais plus je frappe, plus je m'épuise et finalement je fini par éclater en sanglot. "Lâche moi...lâche moi...lâche moi..." Je ne fais que répéter ses mots sans cesse. Je veux qu'il me lâche. Je ne me sens pas bien prise sous lui comme une fugitive. Ne comprennent-ils donc pas que je ne veux pas revenir à cette vie de merde? J'aurais du en finir quand j'en ai eu l'occasion, trois semaines plus tôt...

Je me détends un peu, sans pour autant relâcher mon attention ou la pression que j'exerce sur elle pour la retenir, parce que je sais qu'en désespoir de cause, elle pourrait s'en servir contre moi. Mais je la regarde tendrement, alors qu'elle pleure, et je réponds : « Ça va aller mieux. Peut-être pas tout de suite, mais ça va mieux aller ensuite, crois-moi. On ne te laissera pas tomber. » Réalisant que je ne peux faire ce genre de promesse pour tout le monde, j'ajoute : « Je ne te laisserai jamais tomber. »

JE le regarde dans les yeux et un autre élan de colère me prend. JE me remet à bouger dans tout les sens et je me remet surtout à hurler. "MAIS COMPREND TU DONC PAS QUE JE NE VEUX PLUS VOUS AVOIR DANS MA VIE!!! CEST A CAUSE DE VOUS SI JE SUIS COMME ÇA!!!!!"

Je ferme les yeux quelques secondes, relâchant malgré moi mon étreinte car je suis un peu déstabilisé par ses paroles. Je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit de mal à son égard, alors ça fait mal qu'elle dise cela, mais je sais que tout est motivé par la colère, alors je tente de rester calme et de ne pas trop m'en faire. Cependant, avec la force qu'elle met à se débattre avec l'énergie du désespoir et toute la rage qu'elle me crache dessus, je l'échappe un peu.

Ça fait quelques minutes que j'observe la scène, horrifiée. Si j'ai mis du temps à sortir, c'est parce que j'ai essayé de convaincre Lexie de venir aussi, de parler à Maelya malgré les paroles méchantes qu'elle sort. Je sais qu'elle ne le pense pas. Du moins, je le croyais. Lexie a refusé catégoriquement, et elle est allée elle-même se commander un verre en s'asseyant au bar. Je suis sortie, furieuse.

Mais les paroles de Mae, celles-là, me tuent. Je reste figée, toujours ahurie par l'horreur de ce qui se passe sous mes yeux : elle qui se débat dans un pittoyable état, qui a tout bonnement l'air d'une folle à enfermer, Matteo qui fait tout son possible... Heureusement, la voiture de police arrive enfin et deux policiers en sortent, se précipitant vers nous. L'un d'eux entraine Matteo plus loin, lui parlant sans que je ne comprenne ce qui se dit, et l'autre maitrise Maelya. Il lui passe les menottes. S'approchant de moi, celui qui parlait avec Matteo me demande de signer un papier pour confirmer que Maelya doit être internée pour traitement. Je la regarde dans les yeux.

JE parviens à m'échapper un peu lorsque Matteo desserre son emprise de sur moi, mais je suis aussitôt plaquer de nouveau au sol par un policier. J'ai beau me tortiller dans tout les sens, il parvient à me passer les menottes. Il me relève comme si j'était une poupée de chiffon et me pousse pour me faire avancer. J'arrive à la hauteur de Laura et je lui crache en plein visage, tellement je suis en colère contre elle. "JE te déteste!"

Je ne parviens pas à détacher mes yeux d'elle, je ne le fais que par obligation, que le temps de signer le papier. Je reste calme même après qu'elle m'ait craché au visage, prenant seulement la peine d'essuyer mon visage avec ma manche comme je n'ai pas autre chose.

« Ouais, moi aussi. » je dis simplement.