Why are you here? (Mae / Lexie)

Déjà une semaine c'est écoulé depuis qu'on m'a amener à l'aile psychiatrique de l'hôpital. Avant de m'envoyer en cure de désintox pour l'alcool, ils veulent être certain que je suis assez stable mentalement... Durant cette semaine ils m'ont fait passer une batterie de test, on tenter par tout les moyens de me faire parler, mais je refuse. Je reste dans mon mutisme, n'ayant simplement pas envie de dire quoi que ce sois à qui que ce soit. Je passe la plus part de mes journée assise dans ma chaise face à la fenêtre. Je regarde dehors et j'attend que les heures passent. Je n'ai pas vraiment la notions du temps je dois l'admettre. Je suis trop prise par mes pensées pour voir les heures filer. Ce n'est seulement que lorsque l'infirmière vient me donner mes médicaments que je sais quelle heure il est.

En me réveillant ce matin j'ai fais une crise. Je n'avais pas ce que j'avais demander comme déjeuner et je me suis emporté. Les médecins n'ont pas apprécié et on décider de m'attacher à mon lit jusqu'à temps que je sois calme, puisque j'étais carrément hors de contrôle. J'ai du prendre deux ou trois heures pour me calmer et ensuite ils m'ont détaché. Je suis retourné m'asseoir sur ma chaise et c'est la que je suis depuis.

Je n'a pas voulu aller voir Maelya depuis qu'elle est entrée dans la maison de retraite dans le but de lui faire passer par dessus sa dépendance à l'alcool. Je n'ai pas voulu, mais je n'y voyais pas l'intérêt non plus puisqu'elle a dit ne plus vouloir nous avoir dans sa vie, tous autant que nous sommes. Je l'ai prise au mot, et de toute façon je ne saurais pas quoi lui dire. Mais voilà, les médecins qui s'occupent d'elle ont appelé plusieurs fois au bar afin de demander qu'on lui apporte différentes choses qu'elle n'avait pas avec elle là-bas, des pantoufles par exemple. J'ai téléphoné à Laura, mais elle m'a dit ne pas pouvoir se libérer avant une semaine parce qu'elle est hors de la ville en vacances avec Xavier, et pas moyen de rejoindre Zachary pour qu'il le fasse lui-même.. Après tout, ce sont eux les membres de la famille, pas moi. Mais poussée par Matteo, j'ai aujourd'hui décidé d'y aller moi-même pour lui apporter ce dont elle a besoin.

Lorsque j'entre dans la chambre, je me sens plutôt mal à l'aise. Je l'aperçois, assise devant sa fenêtre silencieuse. Je soupire doucement. « hey, salut... » je murmure doucement, avant de m'approcher, pour être sure qu'elle est au courant de ma présence avant d'aller vers elle. Je sors des pantoufles du sac que j'ai dans les mains et je lui tends.

J'ai un léger sursaut lorsque j'entend une voix qui me salue venir de derrière moi. Je me tourne et j’aperçois Lexie. Je n'ai aucune réaction et je retourne ma tête vers la fenêtre pour continuer d'observer ce qui se passe dehors. Ce n'est pas parce que Lexie est la que je vais sortir de mon mutisme. Je suis convaincue que c'est une stratégie des infirmières pour tenter de me faire ouvrir la bouche. Je remarque du coin de l'oeil qu'elle me tend une paire de pantoufles et je ne réagis pas. Pourquoi diable vient-elle ici pour me porter ses trucs?

« T'en fais pas, je n'ai pas l'intention de rester bien longtemps.. » je dis doucement, sur un ton un peu triste, mais un peu sarcastique aussi. Elle n'a probablement pas envie de me voir, autant que ça me rend mal à l'aise d'être ici et d'essayer de faire comme si tout allait bien entre nous. Je n'ai pas envie de jouer les hypocrites parce qu'elle va mal, les choses ne vont pas mieux entre nous, mais je ne peux pas non plus agir comme je le ferais en temps normal. C'est une situation vraiment bizarre, et je suis sure qu'elle le sait même si là, elle ne réagit pas. On m'a dit à l'entrée qu'elle ne parlait pas depuis des jours, qu'elle ne faisait que piquer des crises énormes de temps à autre pour pas grand chose finalement. Je soupire, et je me sens dans l'obligation de lui expliquer pourquoi je suis ici et surtout, pourquoi je lui apporte des pantoufles. « C'est les infirmières, elles m'ont dit que tu n'en avais pas et que tu en aurais besoin. Personne d'autre ne pouvait venir pour le moment, alors je suis venue. »

Je pose mes yeux sur Lexie alors qu'elle me dit qu'elle n'a pas l'intention de rester bien longtemps. Je la détaille du regard et un très mince sourire apparaît sur mes lèvres. J'ai l'impression que ses souvenirs remonte à si loin...nous deux ensemble et surtout heureuse. Ça n'a pas durer longtemps, mais quand même...Il y a eu un temps ou nous filions le parfait bonheur... ce temps c'était avant Laura. En pensant à elle le mince sourire s'efface de mon visage et je croise lentement les bras contre mon corps. Elle me dit par la suite que se sont les infirmières qui lui on demande de venir me les porter et que personne d'autre qu'elle ne pouvait le faire. Je pose de nouveau mes yeux sur ses trucs moches et je relève le regard pour la regarder dans les yeux. C'est en la regardant intensément dans les yeux que je remarque un truc que je n'avais jamais vu... Ses yeux ne sont pas de la même couleur. C'est assez dur à voir lorsqu'on ne regarde que quelques secondes mais je viens de m'en rendre compte. "Tes yeux ne sont pas pareil...." C'est la première phrase que je dis depuis mon admission ici.

Je ne sais pas trop quoi dire ou quoi faire, et je sais que je suis vraiment la pire dans ces moments là. Ça ne me plait pas du tout de devoir chercher mes mots, je suis plutôt du genre impulsive et rien du tout ne me vient lorsqu'il est question de choses sérieuses, d'émotions lourdes. Heureusement pour moi, Maelya consent à sortir de son mutisme et elle me parle de mes yeux. Je l'observe avec curiosité durant quelques instants, car c'est vraiment étrange qu'elle remarque cela maintenant et pas avant. Je souris un peu, en fait j'ai un petit rire tellement c'est bizarre tout ça, et je hausse les épaules. « Ouais, t'as raison. Enfin, ça a toujours été comme ça. » En détournant le regard, je m'aperçois qu'elle a un regard de dégoût envers les pantoufles. « C'est pas moi qui les ai achetées, c'est Matteo. Je te promets que j'ai plus de goût que ça. » Et au fait, c'est vrai. Jamais je ne porterais un truc moche et encore moins, je ne l'offrirais à quelqu'un.

"Pour un gay il n'a pas de gout..." Dis-je avant de retourner mon attention vers la fenêtre. Ce que je dis est sur un ton totalement lasse et morne. JE ne vois pas pourquoi je m'efforcerais de mettre des émotions sur mes mots alors que moi même je ne sais pas quoi ressentir. J'ai l'impression de ne rien ressentir...surement a cause des médicaments qu'ils me donne pour combler le manque d'alcool. Au bout de quelques minutes je me retourne vers Lexie et je lui tend la mains. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai envie de me serrer dans ses bras. Je dois dire que la voir ici ravive certaines émotions que j'aimerais bien laisser enfouis, mais c'est plus fort que moi.

J'ai un petit rire lorsqu'elle dit que pour un gay, il n'a pas de goût. Pourtant, Matteo en a toujours eu beaucoup et il a toujours beaucoup de style. C'est quelque chose que j'apprécie chez lui, qu'on a en commun, même si on ne peut vraiment pas dire que nous sommes les meilleurs amis du monde. Mais Mae perd rapidement le minimum d'entrain qu'elle semblait avoir trouvé : cela me déçoit. Lorsqu'elle étire son bras pour prendre ma main, je fronce un peu les sourcils en observant les gestes qu'elle pose. Sur le coup, je ne fais rien. Après un moment, tenant sa main en silence, je dis : « Il faut que tu prennes soin de toi, tu sais. »

JE serre la main de Lexie dans la mienne et je la tire un peu pour qu'elle viennent se mettre devant moi. J'en ai marre de me tourner pour lui parler. Je la regarde dans les yeux et j'ai un très faible sourire lorsqu'elle me dit que je dois prendre soins de moi. Je penche la tête sur le côté et je me met a caresser sa main sans vraiment m'en rendre compte. J'ai l'impression d'être tombé dans un de mes moments de fantaisie. Je suis fixé sur lexie mais on dirait que j'ai oublier ou je suis...j'ai l'impression que nous sommes de nouveau ensemble et surtout heureuse. "Je t'aime..." Dis-je tout bonnement avant de porter sa main à mes lèvres pour y poser un baiser. Comme je faisais quelques fois avant...bien avant...

Ça me fait un peu peur la tournure des choses. Je ne fais rien d'abord, parce que le moment est trop beau, trop doux, et que je ne me vois pas l'interrompre... J'attends, je pousse l'excès jusqu'à la dernière minute en espérant que ça rentrera dans l'ordre. Ce n'est pas que c'est désagréable, mais c'est déplacé par rapport à la situation actuelle, au fait qu'elle ne va pas bien du tout et que ces petites fantaisies ne vont sûrement pas l'aider à se porter mieux, au contraire ! Je finis par dire doucement : « Non, mais c'est gentil de le dire. » Je soupire lentement.

Je secoue la tête et lâche la main de Lexie. Je la regarde dans les yeux en fronçant les sourcils. "Pourquoi tu dis ça?" Je ne sais pas pourquoi elle me dit que c'est gentil de le dire...qu'est ce que j'ai dis? "J'ai rien dis..." Dis-je avant de baisser la tête pour me mettre à fixer le carrelage sous mes pieds.

Un peu déstabilisée, je la regarde en silence. Quoi ? Elle a oublié ce qu'elle a dit, déjà ? Disons que j'évaluais mal à quel point elle avait perdu la tête, je ne pensais pas que l'alcool, ou plutôt le manque d'alcool, pouvait faire quelque chose d'aussi puissant sur elle. En fait, ça me donne un peu froid dans le dos. Au fond de moi, je réalise que je ne saurai jamais accepter qu'elle ne soit pas normale, qu'elle ait des problèmes comme ça. Je me pense bien forte devant les autres, quand je peux me le permettre, mais en ce moment, je me sens bien petit et impuissante. Si je m'écoutais, je m'enfuirais loin. Je me force à sourire un peu. « Non rien. » Ce n'est pas le temps de commencer à lui expliquer ce qu'elle a dit, elle ne va qu'être plus mélangée encore. Délicatement, je retire ma main de la sienne et je dis : « Tu manges bien ici au moins ? »

Je hausse les épaules à sa questions. "Je sais pas." C'est vrai, que je ne me souviens pas vraiment de ce que je mange et même si je mange quelque chose tout simplement. Les médicaments qu'il me donne sont assez puissant et le manque d'alcool m'embrouille la mémoire à un point tel que j'ai du mal à me souvenir ce que j'ai de mon avant midi. Je me lève soudainement et je me dirige vers mon lit ou je vais m'asseoir. Je reste bien droite et je fixe la porte. Je suis régler comme une horloge. Au moment ou je m'assois, une infirmière entre pour me donner ma dose de médicaments. Je les prends, avale un peu d'eau et lui montre en tirant la langue que j'ai bien tout avaler, mais lorsqu'elle ressort, je les recraches et les planque sous mon oreiller.

Avec curiosité, je l'observe faire. Je ne sais même pas si elle a conscience du fait que je l'observe, que je note ses moindres faits et gestes ! Au moins, j'ai la bonne idée de ne pas la réprimander une fois l'infirmière partie, sachant qu'elle n'a pas réellement avalé ses médicaments comme prévu. Lorsque nous sommes de nouveau fin seule, je la regarde. J'attends de voir si elle va me dire quelque chose par rapport à ce que je viens de voir. J'ai l'air un peu choquée en fait.

Je lève la tête après avoir caché mes médicaments et je sursaute en voyant Lexie. Je me recule jusqu'à être adossé au mur et je fronce les sourcils. "Depuis quand es-tu la?" Puis je me souviens qu'elle est dans ma chambre depuis un moment. "Ta vu..?" Dis-je en pointant mon oreiller... Je me sens soudainement comme une enfant prise en flagrant délit... "Tu va pas le dire en?"

Je ne me sens pas particulièrement bien, je commence très sérieusement à avoir hâte de sortir d'ici, c'est beaucoup trop lourd et pénible tout ça. Lorsqu'elle me demande si je vais aller le dire, je réponds simplement, avec lassitude : « Tu ne t'en souviendrais pas de toute façon. » Alors, je me lève et je lui dis : « Je vais y aller. Je vais revenir, d'accord ? Un peu plus tard. Tu as besoin de te reposer. » * et moi aussi ! *

Je soupire et lui fais un mince sourire avant de m'étendre sur mon lit. Elle a bien raison...je suis fatiguer. Je tire les couvertures jusqu'à être complètement emitoufflé et je tente de fermer les yeux sans grand succès.

J'attends quelques instants, je la regarde se glisser sous ses couvertures. Maintenant qu'elle ne me regarde pas, un tendre sourire apparait sur mon visage. Je m'approche un peu d'elle, je pose un baiser sur son front et je lui dis tout doucement : « À plus tard... »

Je quitte la chambre, me dirigeant d'abord sans vouloir faire quoi que ce soit, vers la sortie, mais lorsque l'infirmière m'accoste pour me demander si tout a bien été, je ne peux pas mentir... Alors, je lui avoue ce que Maelya fait, qu'elle fait semblant d'avoir avalé la pillule je ne sais comment, et qu'elle les cache en dessous de son oreiller ensuite. Je quitte l'endroit en ayant l'impression d'avoir fait le bon choix, même si ce n'est pas facile du tout.

Un mois plus tard..

Il y a déjà un mois que je suis ici et les médecins m'ont dit que je suis prête à recevoir mon congé. J'ai fais des progrès remarquable durant le temps que j'ai passé ici. Oui bon je dois continuer à aller voir le psychiatre à tout les jours pendant encore deux à trois semaines, mais mon médecins trouve que je suis assez en état pour retourner vivre dans un appartement. Je ne dois pas m'approcher du bar pour le moment, donc je ne peux pas aller travailler, mais c'est un détail... Je préfère de loin me sentir en vie et en forme, que de me sentir usé et sale à cause de mon emplois.

Je suis donc assise sur mon lit et j'attend que mon médecin ai fini de remplir mes papiers pour me donner mon congé.

Je n'ai pas vue Maelya depuis qu'elle est ici. Depuis que je lui ai tordu le bras pour y être, plus exactement. À quelque part, j'avais trop peur de la réaction qu'elle aurait peut-être en me voyant. Aussi, je préférais acquiescer à sa requête de ne plus faire partie de sa vie. Matteo et Lexie m'ont signifié y être allé plusieurs fois, chacun leur tour et même ensemble, alors j'ai songé que ma place n'y était pas.

Toutefois ce matin, on m'a dit qu'elle recevait son congé. Vu que je suis celle qui a signé pour qu'elle soit gardée là-bas et surveillée, on me donne toujours les nouvelles en premier. J'ai donc consenti à venir la chercher, malgré tout. Lorsque j'arrive dans le cadre de la porte de la chambre dont on m'a donné le numéro, je n'arrive pas même à poser les yeux sur elle. Le médecin m'interpelle et me salue, me demandant de venir signer des papiers pour autoriser son congé en tant que personne responsable. Je m'exécute lentement, puis je retourne dans la porte, attendant qu'elle soit prête. Je vais la ramener chez elle.

Je ne remarque pas Laura lorsqu'elle est dans mon cadre de porte la première fois. Mais lorsqu'elle revient j'ai l'étrange impression que quelqu'un m'observe alors je lève la tête pour la voir. Je me fige sur le coup en la voyant, puis je lui souris et je me lève pour m'approcher d'elle.

-Salut..

Je lève doucement la tête vers elle. Disons que je ne suis pas particulièrement dans mon assiette ces temps-ci, mais je suis tout de même heureuse de la voir, et surtout de la voir dans un meilleur état que la dernière fois. Je lui adresse donc un mince sourire. Je ne sais franchement pas quoi dire, c'est comme s'il n'y a rien. Le médecin brise le silence en disant que Maelya peut partir. Je l'aide donc à prendre toutes ses affaires qui sont déjà rassemblées et nous partons vers la voiture. J'y dépose ses affaires, derrière dans le coffre, et je lui ouvre la porte pour qu'elle s'y installe. Je prends place à l'avant sur le siège conducteur. Je lui adresse un rapide coup d'oeil. « Prête à retourner dans le grand monde ? »

Je suis Laura sans rien dire lorsque nous sortons de la batisse et je m'assois sur le siège avant. Je tourne ma tête vers elle et je hausse les épaules. . "Pour tout te dire je suis stressé... je ne sais même pas ou je vais vivre..." Je baisse la tête et serre les poing, question de tenter de contenir mon stress.

D'abord, je suis rassurée qu'elle ne m'envoie pas sur les roses. C'est une possibilité que j'ai considéré avant d'aller la chercher, car notre dernier face à face ne s'est pas du tout bien déroulé. Enfin, cela fait tout de même plus d'un mois... J'acquiesce lentement lorsqu'elle dit qu'elle se sent stressée et qu'elle ne sait pas où elle va vivre. « Je t'ai... loué un appartement, en tout cas pour un mois. Tu pourras faire ce que tu veux ensuite, si ce n'est pas un endroit qui te convient. » Je hausse lentement les épaules tout en démarrant la voiture. « En fait, c'est là qu'on va. » Parce que soyons honnête, il n'est absolument pas question qu'elle retourne au bar.

Je tourne ma tête vers Laura pendant qu'elle démarre la voiture. Je lui fais nu mince sourire... "Je vais être seule la bas?" Je commence à avoir peur...il y a bien longtemps que je ne me suis pas ramassé à vivre seule..enfin si on oublie ma fuite de cette année...Je ne sais pas si je devrais être flatté de ce qu'elle fait pour moi, ou avoir peur de rechuter à tout moment.... Je tourne la tête pour regarder dehors et pour tenter de contenir mes larmes. J'ai si peur...